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Liberté associative en danger / appel à signature d’une lettre publique

Franck Guillouzouic

Pièces jointes12 mars 2024 11:13 (il y a 8 jours)

À moi
A diffuser ? !


Forwarded message ---------
De : Guillaume Sabin
Date : sam. 9 mars 2024 à 13:36
Subject : Liberté associative en danger / appel à signature d’une lettre publique
To : Franck Guillouzouic <franck.guillouzouic@gmail.com>

Salut Franck,
Je transmets le message que nous faisons circuler dans le cadre de la mobilisation pour la liberté associative ! À faire circuler, à faire signer ! Bise, j’espère que ça roule par chez toi, à bientôt !

Vous avez peut-être entendu parler du retrait d’une subvention FDVA à 4 associations brestoises par la préfecture du Finistère et en représailles de leur soutien au collectif de L’Avenir, expulsé fin juillet dernier à coups de pelleteuse et de bombes lacrymogènes.

Suite à une 1ère campagne de presse (https://splann.org/brest-prefet-subvention-association-loi-separatisme/) relayée par la presse nationale et locale, suite également à une réunion publique à Brest et le lancement d’un cycle de rencontres sur les libertés publiques, nous lançons une lettre publique en direction, dans un 1er temps, du monde associatif en Bretagne qui sera relayée par Médiapart.

Tous les soutiens sont les bienvenus car cela nous concerne toutes et tous !

Si les associations dans lesquelles vous êtes engagé·e souhaitent soutenir la riposte, vous pouvez l’indiquer à l’adresse suivante : liberte.associative@protonmail.com

Lettre publique d’appel
pour la liberté associative


Nous ne voulons pas d’un monde
associatif qui se tienne sage !
Lettre ouverte
à toutes les associations et collectivités publiques de Bretagne
à tous les citoyen·es attaché·es à la liberté associative
Brest, mars 2024
Nous accueillons, éduquons, transmettons des passions, des savoirs et des valeurs. Nous
prenons soin des gens, nous informons, aiguisons le sens critique. Nous sommes attachés
à la pluralité, à une démocratie bien vivante. Nous le faisons bénévolement ou dans des
conditions souvent précaires, parfois avec l’aide de subventions et en partenariat avec les
collectivités et les institutions. Nous, ce sont les associations. Qu’elles soient culturelles,
sociales ou sportives, nos actions participent grandement au ciment de notre société et à
la vitalité démocratique.
Depuis quelques années les attaques subies par le monde associatif se multiplient :
disparition des emplois aidés, financement par actions, multiplication des appels à projet.
Ce contexte oblige nos structures à répondre à des commandes plutôt qu’à mettre en œuvre
les orientations défendues par leurs membres, il pousse également à une concurrence
généralisée entre des structures qui portent pourtant des idéaux de solidarité et
d’émancipation. À cela s’ajoutent parfois des pressions politiques de chantage aux
subventions.
Dernier outil en date pour chercher à mettre au pas le monde associatif : le Contrat
d’Engagement Républicain qui sévit pour la première fois en Bretagne, mais qui avait
touché auparavant d’autres structures. Alternatiba Rhônes, Alternatiba Poitiers, la
compagnie de théâtre Arlette Moreau à Poitiers, la Maison régionale de l’environnement et
des solidarité dans les Hauts-de-France et le Planning Familial de Chalon-sur-Saône ont
déjà fait les frais de cette logique arbitraire.
L’attaque récente de la préfecture du Finistère envers quatre associations brestoises relève
du même acabit. Canal Ti Zef et Radio U, deux médias associatifs locaux, ainsi
qu’Ékoumène et le Patronage Laïque Guérin, deux associations d’éducation populaire, se
sont vues annuler une subvention que chacune d’entre elles avait pourtant obtenue en
bonne et due forme via une commission d’attribution du Fonds de Développement de la Vie
Associative pour l’année 2023.
Pourquoi cette annulation si inhabituelle ? Si Ékoumène n’a pas eu de réponse à son
courrier de demande d’éclaircissement, Canal Ti Zef s’est vu signifié par écrit son « non-
respect du Contrat d’Engagement Républicain », sans recevoir d’explication sur cette
accusation. Par courrier et par voie de presse, le Patronage Laïque Guérin a été invité par
la préfecture à « prendre des dispositions » envers l’un de ses salariés du fait de ses activités
« en dehors de son temps de travail ». Point commun entre ces associations : leur soutien
affiché au squat culturel de la salle de l’Avenir, place Guérin à Brest, envers lequel le sous-
préfet s’est montré particulièrement répressif. Quant à Radio U, son seul « délit » semble
être d’avoir donné la parole au collectif de l’Avenir dans l’une de ses émissions. S’asseoir
sur le droit de s’associer, sur le droit du travail et sur la liberté de la presse, user de son
autorité de manière arbitraire et obscure... est-ce bien républicain ?
Nous estimons que les absences de réponse et d’éléments motivés de la part de la
préfecture ou, plus inquiétants encore, les quelques éléments qu’elle a donnés pour se
justifier, sont une atteinte grave au droit de la vie associative et à la démocratie.
À quoi auraient servi ces subventions si elles n’avaient pas été annulées ? Un projet en
faveur du football gaélique féminin, une fresque avec des enfants et des habitants d’un
quartier brestois, des ateliers d’éducation aux médias, et un soutien au fonctionnement
d’un local associatif de quartier. Rien de bien dangereux, en somme... Et demain, à qui le
tour ?
Il nous semble important de souligner que la subvention n’est pas une aumône versée par
la puissance publique mais une juste contribution apportée aux associations pour leur
permettre d’exister et d’agir pour le bien commun. Elle permet aux associations de mener
des actions d’intérêt général. En cela, elle est une juste redistribution de l’impôt.
Nous réclamons par cet appel une prise de conscience et des actes forts des élus et des
représentants de l’État, pour conforter le monde associatif dans sa diversité et ses choix.
Nous réclamons le droit de ne pas être d’accord avec telle ou telle décision politique, de le
dire et d’en débattre sans que l’épée de Damoclès de l’arrêt des subventions ou le risque
de l’autocensure ne s’abattent, car faire vivre la démocratie c’est aussi faire vivre des idées
et afficher ses désaccords.
Nous tenons à diffuser et dénoncer publiquement les agissements de la préfecture, et plus
généralement les politiques qui visent à ce que le monde associatif se tienne sage, nous le
faisons pour éviter que ce type d’atteinte aux droits des associations et à la vie
démocratique ne devienne monnaie courante. Plusieurs associations, institutions et
médias, locaux, régionaux et nationaux, se font déjà le relais de cette situation et ont fait
part de leur soutien. Nous invitons le monde associatif et les collectivités publiques de
Bretagne à faire circuler et co-signer cette lettre publique afin de dénoncer tous les
agissements qui cherchent à étouffer la vitalité associative et démocratique dont nous
avons au contraire et plus que jamais besoin.

Lettre co-écrite par Ékoumène, Canal Ti Zef, Radio U, Patronage Laïque Guérin
Contact : liberte.associative@protonmail.com
Signataires

Publié le mercredi 20 mars 2024, par La Marmite.