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[Collectif Bretagne contre les fermes-usines] A écouter, à méditer, à célébrer !

Avis de tempête

L’équipe de réalisation du podcast Avis de tempête est venue à notre rencontre. Une heure d’échanges et de témoignages sur nos luttes et sur ce qui se vit en Bretagne. C’est dense, concret et touchant. Merci pour les mots et les témoignages ! merci à Avis de tempête !

Le Ministère de la Transition Écologique vole au secours des porcheries

Suite à la victoire juridique par l’association Ar Gaouenn et RAFU Priziac contre l’extension d’une des porcheries de Priziac, le Ministère s’inquiète des conséquences jurisprudentielles de cette victoire.

Surprise, c’est le Ministère de la transition Écologique qui fait appel pour défendre la porcherie !

Près de six mois après la « marche des cochons » à Priziac qui a rassemblé 200 personnes, le Ministère de la Transition écologique s’oppose à l’annulation de l’extension illégale d’une des plus grosse porcherie de la région et fait appel de la décision du Tribunal administratif de Rennes.

En décembre 2023, le Tribunal administratif de Rennes a reconnu l’illégalité de l’extension d’une ferme-usine à Priziac (Morbihan). Une première victoire pour les associations dont Ar Gaouenn qui porte le recours et pour les habitant•e•s mobilisés et réunis au sein du collectif RAFU Priziac.

Le recours a permis de démontrer que le nombre réel de porcs dépasse celui déclaré par l’entreprise et que la porcherie a fait du « saucissonnage » (sic) : une pratique courante des industries porcines.

L’entourloupe est simple : échelonner les demandes de modifications induites par l’extension de manière à masquer une extension qui double ici la capacité d’exploitation de l’entreprise (moins de 3 000 porcs en 2001, plus de 10 000 porcs en 2024). Ce procédé leur permet notamment d’échapper à plusieurs obligations prévues par Code de l’Environnement. En effet, une extension substantielle oblige l’exploitation à produire une étude d’impact et à soumettre son projet aux avis de l’Autorité environnementale et du public.

Dans le cas de la porcherie Lichouët à Priziac, le Tribunal administratif a reconnu que ces extensions successives du cheptel ont eu pour effet de faire franchir à l’exploitation le seuil fixé par la rubrique 3660c – élevage intensif – impliquant, en conséquence, la soumission à ces étapes.

Par ailleurs, la liste des motifs d’annulation retenue par le TA est large :

Non conformité du plan d’épandage : « oubli » d’un cours d’eau et incompatibilité de l’épandage sur des terres en agriculture biologique (l’exploitant concerné n’était même pas au courant que le plan d’épandage portait sur ses terres) ;

Non prise en compte du site Natura 2000 situé en contre-bas ;

Absence de prise en compte de l’accumulation des émissions d’ammoniac lié aux effets cumulés des trop nombreuses fermes-usines sur ce territoire.

L’ammoniac en Bretagne est la première cause de formation des particules fines (97% de l’ammoniac est d’origine agricole). À titre d’illustration, durant la période de confinement (covid) au printemps 2020, les seuils recommandés par l’OMS pour les taux de particules fines étaient dépassées alors que le transport et le chauffage urbain étaient au plus bas. Ce sont bien les émissions d’ammoniac qui font exploser les compteurs et démontrent leurs prédominances chaque printemps en Bretagne (période d’épandage sur les terres des déjections issues des élevages industriels).

A Priziac, selon la Préfecture, le nuage d’ammoniac s’arrête au dernier panneau d’affichage de l’enquête publique. La zone prise en compte dans l’enquête publique pour comptabiliser les élevages industriels déjà présents est celle de la zone administrative sur laquelle la consultation a lieu : elle n’a rien à voir avec les zones sur lesquelles peuvent s’étendre des particules fines ! « Le nuage de Tchernobyl s’arrête à la frontière ! ».

En mars 2024, c’est le Ministère de la transition écologique (et de la cohésion des territoires) lui-même qui fait appel de la décision du Tribunal via son Bureau des affaires juridiques des risques pour l’environnement. Il conteste le jugement et souhaite une extension de la porcherie : sans nouvelle étude d’impact ni avis de l’autorité environnementale. A croire que le Ministère ne se soucie que du nombre de porcs dans l’élevage (à 2 cochons près), en délaissant le cours d’eau oublié, le plan d’épandage non-conforme, la zone Natura 2000 et les conséquences des émissions d’ammoniac sur la santé !

Pourquoi le Ministère de l’(anti)-écologie monte-t-il au créneau ? Avec la décision du Tribunal Administratif de Rennes, c’est tout le système du saucissonnage, d’irrespect délibéré du code de l’environnement qui est remis en cause. Cette analyse pourrait faire jurisprudence face à l’agro-industrie et aux centaines de porcheries déjà existantes qui jouent sur les mêmes défaillances et complicités des services de l’État. » [communiqué RAFU Priziac]

Gros succès du 1er festival de Bretagne contre les fermes-usines à Sarzeau

800 entrées, 80 bénévoles, des débats riches, la musique enfiévrée et la fête en soutien aux inculpé.e.s du train ! Oh, joie !

Publié le jeudi 13 juin 2024, par La Marmite.